dimanche 26 novembre 2017

Charlotte DELBO « Ceux qui avaient choisi »


Résultat de recherche d'images pour "charlotte delbo ceux qui avaient choisi"

Une fois n’est pas coutume, un bouquin étudié au collège, une pièce de théâtre plus précisément. Charlotte DELBO a été déportée pendant deux ans durant la seconde guerre mondiale après avoir subi la perte de son mari et cette Françoise de la pièce est le double de Charlotte. Pièce en deux actes dont le premier se décline en deux tableaux : dans le premier, Françoise, ancienne déportée, rencontre Werner, ancien nazi plus ou moins repenti, sur la terrasse d’un bar d’Athènes vingt ans après la fin de la guerre. Le deuxième tableau revient sur la relation de Françoise avec son mari, leur dernière entrevue à la prison de la (mauvaise) Santé puis l’assassinat de celui-ci par les milices. L’acte second est la suite de l’entretien de Françoise avec Werner. Un Werner qui déclare avoir été faible, influençable, Françoise campant sur ses positions de Résistance au nazisme, expliquant que la population allemande connaissait le projet d’Hitler avant même la guerre, Werner gêné, compatissant, souffrant d’avoir été lâche. Les dialogues sont étonnants, où l’on sent Françoise à la fois respecter et haïr un interlocuteur qui vient de voir en elle le sosie de sa propre femme morte durant la guerre. Certains échanges sont très forts, implacables. Un Werner tombant immédiatement amoureux d’une Françoise dont le cœur ne bat plus pour l’amour depuis la mort de son mari. Le livre est bien documenté avec notamment une biographie expresse de Charlotte DELBO, le contexte historique de la pièce, des repères également historiques, des pages centrales représentants des œuvres en couleur de cette période, et surtout en fin de volume des extraits du triptyque de Charlotte DELBO consacré à Auschwitz, bien plus qu’une autobiographie de déportée. Ici, on remarque bien également l’aspect autobiographique dans les dialogues. Ce que l’on se demande toujours, c’est comment les collégien.ne.s vont prendre cette pièce, car derrière le ton plutôt posé et calme des dialogues, il est bien question d’horreur sans nom. Cette pièce fut écrite en 1967, nous vous présentons une édition toute récente de 2017, 50 ans après, comme une commémoration. Pour ne pas oublier.


(Warren Bismuth)

1 commentaire: