Un scénario résolument futuriste voire
farfelu pour une BD bien calée dans l’air du temps pour le thème : pour
célébrer les 500 ans de la disparition de Leonard de VINCI en cette année 2019,
Stéphane LEVALLOIS met les bouchées doubles, et en partenariat avec le Louvre
(ici co-éditeur) qui propose une immense exposition, il y va de son trait de
crayon avec ce roman graphique fou fou.
En l’an 15018 (donc un peu après demain
tout de même), un vaisseau, le Renaissance, renfermant les derniers vestiges
des humains en vie après une attaque extra-terrestre, dérobe un tableau de VINCI
exposé au musée du Louvre, « Sainte Anne, la vierge et l’enfant jouant
avec un agneau ». Par chance, une empreinte digitale du peintre est retrouvée
sur l’œuvre, c’est ainsi que ce cher Leonard est tout simplement cloné. Ce
clone pourrait bien, afin de sauver la planète terre, faire revivre les
« machines infernales » inventées tout au long de sa vie par de
VINCI.
En effet, n’oublions pas que Leonard de
VINCI fut aussi reconnu pour son sens très développé de la science, dessinant
de nombreux croquis de machines diverses (dont la première voiture automobile,
le premier homme volant ou le premier char d’assaut), fonctionnant selon des
engrenages, de l’eau, la pression de l’air, des turbines, etc. Dans cette BD,
ces machines ressuscitent, ou plutôt sont enfin réalisées (de VINCI n’a, pour
la plupart d’entre elles, jamais fabriqué ces appareils). Comme une partie de
ces créations était destinée à l’armée et à la défense, il suffira de
s’inspirer du maître pour enfin fabriquer concrètement les engins.
Une BD en noir et blanc (sauf pour les
peintures de VINCI, que LEVALLOIS a souhaité reproduire à l’identique, donc en
couleurs), un scénario de science-fiction assez décoiffant, cette combinaison
pourrait rebuter. Il n’en est rien, car c’est un plaisir de voir évoluer ces
machines folles du génie, appuyées par des dessins complexes, parfois volontairement
chaotiques (il en va de la survie de la terre tout de même !) et profonds
sur le relief, certaines vignettes constituant une double page. L’histoire en
elle-même, quoique peu sobre, reste simpliste, mais portée par ses exubérances
graphiques, et sans l’aide du numérique, elle devient très plaisante, nos yeux
s’arrêtant pour un temps long sur certains dessins sophistiqués. Le format de
la BD étant plutôt grand, il est possible d’observer à loisir certains détails.
En fin de volume, l’auteur revient sur le
travail accompli pour réaliser ce projet, sur les croquis pris en exemple, sur
la trame qu’il en gardera. Les éditions Futuropolis n’ont peut-être jamais
aussi bien porté leur nom, ce sont elles qui viennent d’éditer cette BD, en
2019 donc, pour fêter dignement un certain cinq centième…
(Warren
Bismuth)
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