Le froid piquant et le manteau neigeux des derniers jours m’ont
rappelé qu’il fallait renouer au plus vite avec la Russie, ce qui tombait (pas
sur le verglas de grâce !) plutôt bien puisqu’une BD empruntée dernièrement
me faisait de l’œil. Cette BD sortie en 2017 chez LA BOÎTE À BULLES retrace le
parcours d’Alexandre TIKHOMIROFF, de son engagement dans l’armée blanche russe
(l’armée dite tsariste, combattant l’armée rouge communiste) jusqu’à son exil à
Paris, en passant bien sûr par la survie, l’emprisonnement et l’évasion en
pleine Révolution bolchevique. Alors qu’il va voir mourir ses amis les uns
après les autres, la faucheuse ne viendra pas frapper à sa porte. Il part
s’exiler en France (comme beaucoup de russes victimes du bolchevisme dans les
années 20) où il finit par monter un foyer avec une femme exilée d’Espagne
(comme beaucoup d’espagnol.e.s victimes du franquisme dans les années 30).
Cette BD est donc bien une biographie. En effet Alexandre a existé. Et ici Gaétan
NOCQ s’appuie sur le roman « La tasse de thé » d’Alexandre
TIKHOMIROFF fils qui parle de la vie de son père. Revenons à la BD, ambitieuse
(plus de 230 pages) et assez somptueuse puisque le visuel coupe le
souffle : dessins au crayon à la fois décharnés et minutieux, troubles et
troublants changeant de couleur de fond au rythme des saisons, rythme par
ailleurs lent mais pas déprimant. NOCQ a déjà sévi dans des BD historiques,
celle-ci est une grande réussite, laissant nos yeux divaguer et s’attarder en
arrière sur un dessin spécial alors que le cerveau est déjà connecté avec la
prochaine étape des aventures de TIKHOMIROFF.
(Warren Bismuth)
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