BD de 2013 qui n'est autre qu'une
adaptation du célèbre roman de James ELLROY paru en 1987. Cela tombe bien, je
n'ai jamais lu ELLROY. L'adaptation se veut fidèle, les bédéistes ont repris
les dialogues d'ELLROY, le tout visiblement validé et encouragé par l'auteur.
À partir d'une histoire vraie survenue en
1947, le scénario se replace exactement à cette époque. La trame de fond est le
meurtre d'une certaine Elizabeth Short, plus connu sous le sobriquet « Le
dahlia noir » (ça c'est pour le côté historique et
« faitdiversier »). Deux flics, Bucky Bleichert (le narrateur) et Lee
Blanchard, tous deux anciens boxeurs (ils ont même combattu jadis l'un contre
l'autre), se lancent sur cette enquête sans fond. Là on touche à la fiction.
Durant l'action, on va croiser beaucoup de
personnages, des fripouilles surtout, la méfia locale avec des histoires de
cul, de règlements de compte, escapades au Mexique, ses intimidations, ses
chantages. C'est un véritable écheveau relativement complexe que l'on tente de
délier, une affaire à nombreuses ramifications que l'on essaie de suivre. Il y
a de la pute, de l'alcool, de la trahison, beaucoup de mots crus, une écriture
qui claque comme une gifle pour un polar très noir.
Ambiance très proche d'auteurs comme
Dashiell HAMMETT ou Raymond CHANDLER, c'est le polar type que l'on imagine pour
les États-Unis de la décennie 50. On a parfois beaucoup de mal à s'y retrouver
donc le scénario peut rapidement nous échapper.
Pour les dessins, là aussi ils rendent
hommage aux années 1950, couleurs passées, sombres, visages aux traits durs,
anguleux, moyennement expressifs (pas assez à mon goût), beaucoup de rouge mais
pas vif, travail au fusain, peu de détails de décors, visuel axé sur l'action
proprement dite.
Quant aux personnages ils sont tout sauf
attachants ou sympathiques par leur psychologie assez linéaire, peu de
profondeur dans les caractères, pas mal de brutes féroces. Peut-être un bon
moyen de découvrir l'univers tordu d'ELLROY, mais peut-être aussi une manière
d'en devenir méfiant, certes bêtement, car cette BD est loin d'être mauvaise,
mais m'a paru comme un réchauffé d'ambiance polar noir États-unien avec
testostérones et flingues incorporés. Le projet de créer une BD à partir d'une
affaire très complexe m'a semblé très ambitieux, laissant le lecteur un peu sur
le bord du chemin.
(Warren
Bismuth)
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