Il fallait que cela arrive, chroniquer un
livre qui m'a profondément déçue.
Jean TEULÉ revient sur nos étals littéraires
en ce début d'année, avec une nouvelle adaptation d'un fait divers méconnu. Le
format est comme celui du précédent « Mangez-le si vous voulez », qui
m'avait scotchée par sa violence, amplifiée par une narration minimaliste et la
faible épaisseur du bouquin. Du concentré d'horreur. J'espérais secrètement la
même chose avec cette nouvelle sortie.
Le récit se tient à Strasbourg, en 1519 et
relate une curieuse épidémie de danse, qui atteindra une grande partie de la
population (1600, voire 2000), menant ainsi les protagonistes à une mort
certaine, d'épuisement.
Déjà lassée par ses récits romancés narrant
la vie de certains personnages historiques (citons « Verlaine », « Le
Montespan », etc.), voilà un bouquin de plus qui m'est littéralement tombé
des mains. La forme narrative choisie plombe le livre, ce qui était assez
remarquable dans « Mangez-le si vous voulez » est complètement noyé
dans l'interprétation de l'auteur quant aux faits. La langue est lourde (voire
carrément pâteuse), faite de circonvolutions inutiles qui à la fois perd et
ennuie. Il y a une sorte de course à l'ignoble, les parents infanticides qui
bouffent leur bébé, le caca des pestiférés/lépreux. Ça fatigue, surtout les
anachronismes et le langage bien trop fleuri pour être crédible. On dira sans
doute que je manque de fantaisie et que cela rend son récit fort truculent. Je
ne suis pas convaincue par ce choix littéraire qui m'a personnellement perdue.
« Entrez dans la danse » nous
permet de suivre différents personnages, Enneline, la première
« contaminée » et son mari graveur, le maire de Strasbourg, l'Allmeister,
qui assiste au carnage et qui doit essayer de trouver des solutions pour
endiguer ce fléau que personne ne comprend, pas même l'Église. La toile de fond
c'est la grande misère de cette population, en pleine sécheresse et donc
touchée de plein fouet par la famine, l'absence d'hygiène qui entraîne des
maladies diverses et variées mais toujours aussi virulentes.
J'ai néanmoins aimé me projeter dans la
ville que j'ai quittée il y a peu, et si je critique de manière assez virulente
le style, on ne peut nier la recherche de TEULÉ pour écrire ce roman, qui reste
très bien documenté comme à son habitude.
Un livre qui disparaîtra de mon esprit dès
que j'aurai fini d'écrire ces lignes.
Hopla !
(Emilia
Sancti)
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