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jeudi 24 décembre 2020

LES SECRETS DE DES LIVRES RANCES (2) : Pourquoi le noir en couleur de fond ?

 


Si cette pas si lointaine époque bénie des fanzines papier fut remise en question par l’arrivée de la Toile, leur légitimité fut aussi discutée par l’impact environnemental qu’ils représentaient. Mais choisir l’option numérique ne nous prévient nullement d’une pollution considérable. Internet est un pollueur privilégié, un monstre à plus de deux têtes, même si nous préférons le voir d’un bon œil grâce aux nombreux services qu’il nous rend, et que je ne pourrais ici sous-estimer.

Somme toute, mes questionnements furent simples voire simplistes à la création du présent blog : développer un fanzine à petit tirage en version papier, avec un nombre précis d’exemplaires à définir (et si l’excédent d’invendus est trop important, penser à l’option pilon, donc gâchis plus ou moins volumineux). Rajouter les enveloppes pour les envois par La Poste, les timbres, et bien sûr les transports (polluants) pour que le fanzine parvienne à son destinataire. J’ai beaucoup utilisé cette méthode par le passé, avant l’avènement d’Internet, mais déjà avec ce cas de conscience sur l’impact écologique de ma démarche. Je n’étais pas fort chaud pour réitérer l’expérience. D’autant que lors du tirage, la plupart des chroniques auraient été écrites longtemps, voire très (trop ?) longtemps avant la publication. Handicap certain lorsque l’on présente des nouveautés.

Une solution de facilité s’offrait à moi : par le biais d’Internet, il est possible d’ouvrir un blog gratuit sans avoir à se soucier du nombre d’exemplaires à prévoir pour le lectorat. La mise en page est certes bien plus limitée que pour une version papier pour les néophytes dans mon genre, mais pour présenter des chroniques, nul besoin de briller en infographie. La sobriété messieurs dames !

Une fois le projet lancé, nouveau cas de conscience : la pollution par les clics, par les visites sur site, par Internet, encore ! Partager une passion avec un lectorat potentiel et inconnu laisse forcément une trace plus ou moins profonde – quoique invisible - sur notre environnement. Alors, voilà, après quelques clics (pollueurs) sur la toile, j’appris que plus un écran est sombre, moins il dépense d’énergie. CQFD, mais-ça-va-encore-mieux-en-l’écrivant. Oh ! La différence, si elle n’est pas révolutionnaire, existe, c’est avéré, donc si je peux aider un minimum, non pas à protéger la planète mais bien à seulement moins la détruire, il me paraît essentiel d’explorer les possibilités s’offrant à moi.

 

Le moyen le plus radical (n’exagérons rien, je ne suis pas en train d’effectuer un immense geste politique ou écologique dans ma démarche) m’a semblé le mode sombre, c’est-à-dire le fond noir pour l’écran. Il est possible de le faire basculer sur certains réseaux sociaux (de plus en plus), sa fonction sur ordinateurs ou téléphones se développe. Pourquoi ne pas la mettre en pratique pour DES LIVRES RANCES ? Ce fut immédiatement le cas, dès le premier jour. J’aurais pu rajouter des fonds mouchetés ou avec des photos, des petites guirlandes, des fleurs, des bougies ou je ne sais quoi de scintillant, mais j’ai préféré que le blog soit le moins énergivore possible, c’est-à-dire sans photos ni images inutiles, mais seulement mis en valeur visuellement par les couvertures des ouvrages chroniqués. Pour le reste : noir. Et bien sûr blanc pour l’écriture, qui doit rester lisible (j’ai tenté noir sur noir, résultat peu convainquant).

Bien entendu des ronchons zé ronchonnes m’ont alerté pour signifier que le blog fait mal aux yeux, est très difficile à lire. Réponse : comment moins de lumière artificielle peut-elle décemment augmenter la douleur oculaire ? Moins cette lueur est vive, violente, plus les yeux sont préservés (oui, je pense à vous, mais desserrez-moi par pitié cette auréole). Quant au fait qu’un blanc sur noir serait plus difficile à lire qu’un noir sur blanc, c’est là une question d’habitude et de subjectivité toute humaine. J’ai pour ma part mis mes écrans en mode sombre partout où il m’a été possible de le faire, et je suis persuadé, non pas d’avoir préservé mes yeux, mais de leur avoir offert une durée de vie un peu plus longue sans trop de dégâts.

Détruire moins vite, que ce soit la planète, ses yeux, ou ceux de son lectorat me paraît être une évidence (et merci pour l’inénarrable jeu de mots). Quant à la minorité qui serait encore choquée par cette pratique peu conventionnelle (elle tient à le devenir, rassurez-vous), je suis persuadé qu’il existe une possibilité d’enregistrer une chronique et de la lire ensuite en noir sur blanc, certes en affaiblissant plus vite vos yeux, mais ceci n’est plus de mon ressort, c’est aussi cela l’autonomie (on me chuchote dans l’oreillette que si l’on a basculé tout son ordinateur en mode sombre, la lecture du blog s’effectue dans ce cas en noir sur blanc, mais je n’y comprends pas grand-chose) ! Et personnellement, j’avoue que la couleur noire, si souvent décriée, m’apparaît comme la plus belle de la palette des couleurs, ne serait-ce que par ce qu’elle représente dans l’imaginaire collectif et le mien en particulier.

(Warren Bismuth)

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