Nous sommes devant un texte théâtral que l’on pourrait aisément qualifier de post-apocalyptique, et pourtant… En effet, « Nous sommes en 2087. Comme prévu, le niveau de la mer a augmenté de quatre centimètres entraînant raz-de-marées, glissements de terrain, tsunamis et tremblements de terre. La planète est un champ de ruines, recouvert de marécages. Dans le monde, treize métropoles se sont données pour mission d’y faire survivre l’espèce humaine, en se retranchant dans des Dômes complètement hermétiques », l’image faisant penser bien sûr à un roman de Stephen King. Deux mondes s’affrontent au milieu du néant : les zoneureuses contre les soldats dômeux, les uns représentant la liberté, la joie de vivre par l’autogestion et l’entraide, le progrès intérieur et collectif, les autres la bassesse, l’autoritarisme et la mentalité militaire.
Le texte se resserre autour des zoneureuses, de leurs échanges en de longs dialogues empreints de néologismes argotiques témoignant de la continuité de l’évolution de la langue française malgré le péril imminent, échanges tournant autour du couple, de l’amour libre, la binarité ou encore les vieux réflexes virilistes. Car avant de vouloir change la société il faut savoir changer soi-même en enterrant ses propres certitudes tout en faisant acte d’écoute envers son prochain.
Dans ce monde refait et parfois en voie de disparition, de nouveaux codes se sont créés, comme ces pastilles de couleurs apposées sur des vêtements, chaque couleur représentant l’état d’esprit que l’on souhaite pour la personne qui va venir entrer en discussion avec nous, ceci afin d’éviter les excès, les harcèlements, les gestes ou paroles menaçants. Les face-à-face se déroulent au centre d’amas de ruines, dans un indescriptible chaos de fin du monde, et alors que les dômeux s’apprêtent à passer à l’attaque.
Les rapports humains sont analysés, certaines postures rejetées, les voix se faisant entendre malgré les bruits extérieurs d’une guerre sociale. Les femmes deviennent de véritables enjeux avec d’un côté une volonté d’émancipation, d’un autre un retour – chez les dômeux – à l’état d’esclaves d’une société moyenâgeuse. Puis les moments de détente : chants, danses, comme des talismans devant le spectacle d’apocalypse.
Le fait étonnant est que l’imminente disparition du monde est longtemps mise de côté, oubliée, pour laisser place à des débats sur l’avenir des mentalités entre hommes, femmes et non binaires. Une reconstruction est en route malgré l’irrémédiable. À moins que cet irrémédiable ne bascule vers un autre possible…
« [Rakatakatak] c’est le bruit de nos coeurs » a été écrit en 2021 par une troupe cisgenre, la réalité rattrapant parfois le texte, les autrices et auteurs s’interrompant en sortant de leurs rôles pour redevenir leur propre personne avec son propre mode de pensée. Le livre vient de paraître aux éditions l’espace d’un Instant, il est précédé d’une belle préface de Mélissa Zehner et enrichi d’une superbe couverture.
https://parlatges.org/boutique/
(Warren Bismuth)
Nous sommes devant un texte théâtral que l’on pourrait aisément qualifier de post-apocalyptique, et pourtant… En effet, « Nous sommes en 2087. Comme prévu, le niveau de la mer a augmenté de quatre centimètres entraînant raz-de-marées, glissements de terrain, tsunamis et tremblements de terre. La planète est un champ de ruines, recouvert de marécages. Dans le monde, treize métropoles se sont données pour mission d’y faire survivre l’espèce humaine, en se retranchant dans des Dômes complètement hermétiques », l’image faisant penser bien sûr à un roman de Stephen King. Deux mondes s’affrontent au milieu du néant : les zoneureuses contre les soldats dômeux, les uns représentant la liberté, la joie de vivre par l’autogestion et l’entraide, le progrès intérieur et collectif, les autres la bassesse, l’autoritarisme et la mentalité militaire.
Le
texte se resserre autour des zoneureuses, de leurs échanges en de longs
dialogues empreints de néologismes argotiques témoignant de la continuité de
l’évolution de la langue française malgré le péril imminent, échanges tournant
autour du couple, de l’amour libre, la binarité ou encore les vieux réflexes
virilistes. Car avant de vouloir change la société il faut savoir changer
soi-même en enterrant ses propres certitudes tout en faisant acte d’écoute
envers son prochain.
Dans
ce monde refait et parfois en voie de disparition, de nouveaux codes se sont
créés, comme ces pastilles de couleurs apposées sur des vêtements, chaque
couleur représentant l’état d’esprit que l’on souhaite pour la personne qui va
venir entrer en discussion avec nous, ceci afin d’éviter les excès, les
harcèlements, les gestes ou paroles menaçants. Les face-à-face se déroulent au
centre d’amas de ruines, dans un indescriptible chaos de fin du monde, et alors
que les dômeux s’apprêtent à passer à l’attaque.
Les
rapports humains sont analysés, certaines postures rejetées, les voix se
faisant entendre malgré les bruits extérieurs d’une guerre sociale. Les femmes
deviennent de véritables enjeux avec d’un côté une volonté d’émancipation, d’un
autre un retour – chez les dômeux – à l’état d’esclaves d’une société
moyenâgeuse. Puis les moments de détente : chants, danses, comme des
talismans devant le spectacle d’apocalypse.
Le
fait étonnant est que l’imminente disparition du monde est longtemps mise de
côté, oubliée, pour laisser place à des débats sur l’avenir des mentalités
entre hommes, femmes et non binaires. Une reconstruction est en route malgré
l’irrémédiable. À moins que cet irrémédiable ne bascule vers un autre possible…
« [Rakatakatak]
c’est le bruit de nos coeurs » a été écrit en 2021 par une troupe
cisgenre, la réalité rattrapant parfois le texte, les autrices et auteurs
s’interrompant en sortant de leurs rôles pour redevenir leur propre personne
avec son propre mode de pensée. Le livre vient de paraître aux éditions
l’espace d’un Instant, il est précédé d’une belle préface de Mélissa Zehner et
enrichi d’une superbe couverture.
https://parlatges.org/boutique/
(Warren Bismuth)
Nous sommes devant un texte théâtral que l’on pourrait aisément qualifier de post-apocalyptique, et pourtant… En effet, « Nous sommes en 2087. Comme prévu, le niveau de la mer a augmenté de quatre centimètres entraînant raz-de-marées, glissements de terrain, tsunamis et tremblements de terre. La planète est un champ de ruines, recouvert de marécages. Dans le monde, treize métropoles se sont données pour mission d’y faire survivre l’espèce humaine, en se retranchant dans des Dômes complètement hermétiques », l’image faisant penser bien sûr à un roman de Stephen King. Deux mondes s’affrontent au milieu du néant : les zoneureuses contre les soldats dômeux, les uns représentant la liberté, la joie de vivre par l’autogestion et l’entraide, le progrès intérieur et collectif, les autres la bassesse, l’autoritarisme et la mentalité militaire.
Le texte se resserre autour des zoneureuses, de leurs échanges en de longs dialogues empreints de néologismes argotiques témoignant de la continuité de l’évolution de la langue française malgré le péril imminent, échanges tournant autour du couple, de l’amour libre, la binarité ou encore les vieux réflexes virilistes. Car avant de vouloir change la société il faut savoir changer soi-même en enterrant ses propres certitudes tout en faisant acte d’écoute envers son prochain.
Dans ce monde refait et parfois en voie de disparition, de nouveaux codes se sont créés, comme ces pastilles de couleurs apposées sur des vêtements, chaque couleur représentant l’état d’esprit que l’on souhaite pour la personne qui va venir entrer en discussion avec nous, ceci afin d’éviter les excès, les harcèlements, les gestes ou paroles menaçants. Les face-à-face se déroulent au centre d’amas de ruines, dans un indescriptible chaos de fin du monde, et alors que les dômeux s’apprêtent à passer à l’attaque.
Les rapports humains sont analysés, certaines postures rejetées, les voix se faisant entendre malgré les bruits extérieurs d’une guerre sociale. Les femmes deviennent de véritables enjeux avec d’un côté une volonté d’émancipation, d’un autre un retour – chez les dômeux – à l’état d’esclaves d’une société moyenâgeuse. Puis les moments de détente : chants, danses, comme des talismans devant le spectacle d’apocalypse.
Le fait étonnant est que l’imminente disparition du monde est longtemps mise de côté, oubliée, pour laisser place à des débats sur l’avenir des mentalités entre hommes, femmes et non binaires. Une reconstruction est en route malgré l’irrémédiable. À moins que cet irrémédiable ne bascule vers un autre possible…
« [Rakatakatak] c’est le bruit de nos coeurs » a été écrit en 2021 par une troupe cisgenre, la réalité rattrapant parfois le texte, les autrices et auteurs s’interrompant en sortant de leurs rôles pour redevenir leur propre personne avec son propre mode de pensée. Le livre vient de paraître aux éditions l’espace d’un Instant, il est précédé d’une belle préface de Mélissa Zehner et enrichi d’une superbe couverture.
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