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dimanche 13 mai 2018

MATZ & Miles HYMAN « Le dahlia noir »


BD de 2013 qui n'est autre qu'une adaptation du célèbre roman de James ELLROY paru en 1987. Cela tombe bien, je n'ai jamais lu ELLROY. L'adaptation se veut fidèle, les bédéistes ont repris les dialogues d'ELLROY, le tout visiblement validé et encouragé par l'auteur.

À partir d'une histoire vraie survenue en 1947, le scénario se replace exactement à cette époque. La trame de fond est le meurtre d'une certaine Elizabeth Short, plus connu sous le sobriquet « Le dahlia noir » (ça c'est pour le côté historique et « faitdiversier »). Deux flics, Bucky Bleichert (le narrateur) et Lee Blanchard, tous deux anciens boxeurs (ils ont même combattu jadis l'un contre l'autre), se lancent sur cette enquête sans fond. Là on touche à la fiction.

Durant l'action, on va croiser beaucoup de personnages, des fripouilles surtout, la méfia locale avec des histoires de cul, de règlements de compte, escapades au Mexique, ses intimidations, ses chantages. C'est un véritable écheveau relativement complexe que l'on tente de délier, une affaire à nombreuses ramifications que l'on essaie de suivre. Il y a de la pute, de l'alcool, de la trahison, beaucoup de mots crus, une écriture qui claque comme une gifle pour un polar très noir.

Ambiance très proche d'auteurs comme Dashiell HAMMETT ou Raymond CHANDLER, c'est le polar type que l'on imagine pour les États-Unis de la décennie 50. On a parfois beaucoup de mal à s'y retrouver donc le scénario peut rapidement nous échapper.

Pour les dessins, là aussi ils rendent hommage aux années 1950, couleurs passées, sombres, visages aux traits durs, anguleux, moyennement expressifs (pas assez à mon goût), beaucoup de rouge mais pas vif, travail au fusain, peu de détails de décors, visuel axé sur l'action proprement dite.

Quant aux personnages ils sont tout sauf attachants ou sympathiques par leur psychologie assez linéaire, peu de profondeur dans les caractères, pas mal de brutes féroces. Peut-être un bon moyen de découvrir l'univers tordu d'ELLROY, mais peut-être aussi une manière d'en devenir méfiant, certes bêtement, car cette BD est loin d'être mauvaise, mais m'a paru comme un réchauffé d'ambiance polar noir États-unien avec testostérones et flingues incorporés. Le projet de créer une BD à partir d'une affaire très complexe m'a semblé très ambitieux, laissant le lecteur un peu sur le bord du chemin.

(Warren Bismuth)

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