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mardi 1 mai 2018

Ellen URBANI « Landfall »


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Le roman d'Ellen URBANI traite d'un sujet que je connais finalement peu : l'ouragan Katrina et ses conséquences sur la Nouvelle-Orléans. Bien évidemment, j'avais regardé les infos à ce moment-là et avais été confrontée aux images de destruction, de chaos, d'émeutes et de pillages. Mais cela restait de l'info poubelle, à valeur uniquement sensationnelle. Comme souvent avec le journal télévisé, exit l'info, la place belle est faite au buzz.
Après avoir lu quelques critiques, il semblait que le roman éclairait un peu mieux la catastrophe et son ampleur, notamment sur le vécu des sinistré-es.

« Landfall » raconte deux destins, non pas parallèles comme je l'ai lu fréquemment, mais deux destins destinés à se croiser, de plusieurs manières et à plusieurs reprises.
Rose est une jeune femme blanche, fille de Gertrude. Sensibles à la catastrophe, elles décident de porter assistance aux sinistré-es en apportant des vêtements et des vivres à ces derniers. Sur la route, un accident changera passablement le cours de cette expédition.
Rosy et Cilla, sa mère, femmes noires, furent au cœur de la tempête et échappèrent de peu à un destin funeste en trouvant refuge dans un grenier, puis sur le toit de la maison de Maya.
Cilla et Gertrude donnent l'exemple d'une famille monoparentale. Gertrude fut abandonnée par le père de Rose, et passe son temps à fuir d'un appartement à un autre. Cilla est bipolaire, sous traitement lourd, surveillée par sa fille de près. Dans cette dyade dysfonctionnelle, les rôles sont inversés : la fille devient la mère. Le père de Rosy s'est suicidé pendant la grossesse de Cilla.

À la suite de leur échappée folle pour survivre, Rosy part à la recherche d'aide, et croisera Rose, d'une manière assez « définitive », rencontre formalisée par une paire de basket usées et quelques documents qui lui permettront de dérouler le fil de l'histoire.

On passe d'un récit à un autre, les chapitres « Rosy » et « Rose » s'enchaînent les uns après les autres. La trame est parfois compliquée à bien suivre, déjà les prénoms se ressemblent beaucoup, et à l'intérieur même des récits, passé et présent s'entremêlent. La grille de lecture n'est pas toujours claire et certains passages sont relus deux fois afin d'être correctement situés.

Historiquement parlant, l'auteure apporte un éclairage sur la catastrophe, notamment avec le récit de Rosy, puisque c'est elle, avec sa mère, qui ont dû échapper à la mort. On comprend davantage ce qui s'est passé au Superdome (lieu choisi pour rassembler les réfugié-es) et sur la route pour rejoindre Gretna, avec l'incident du Crescent city connection.

Personnellement, je n'adhère pas forcément à tous les choix romanesques faits par l'auteure. La trame de fond avec le père des deux jeunes femmes est parfaitement cohérente dans le livre mais à mon sens inutile car cela détourne l'attention du lecteur sur la problématique de la gestion de crise après Katrina. C'est un peu dommage car cela dilue le propos, c'est finalement trop léger d'un point de vue documentaire quoique bien renseigné (de nombreux liens sont cités en fin d'ouvrage).

Encore et toujours chez Gallmeister !
(Émilia Sancti)

1 commentaire:

  1. Je n'ai pas lu ce livre mais d'après ce que je vois du descriptif de la version originale, les deux jeunes filles s'appellent Rose et Rosebud, ce qui permet peut-être de mieux les différencier que dans la traduction française.

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